LA ROUTE DU DÉSERT EGYPTIEN

 

Il y a bien longtemps qu’ils sont partis les Pharaons, les bâtisseurs, laissant leur mémoire et leur nom gravé pour l’éternité.

Entre l’oasis de Siwa, frontière libyenne et Assouan au sud de l’Egypte il y a l’immensité du désert, l’intensité des rencontres. Région plutôt hostile à la vie qui semble être à l’image géomorphologique du pays. Pas de nuance, vert au bord du Nil et sec autour.

Les rencontres sont très différenciées par les lieux. Les femmes, je les croise furtivement à l’extérieur, c’est dans l’intérieur des cours qu’elles règnent et offrent. A l’inverse des hommes qui côtoient le monde. Elles ont une allure princière, droite et fière au regard bienveillant à l’intérieur et foudroyant dehors. Chacun est dans son royaume.

Les enfants passent vite l’âge de l’insouciance pour avoir un regard sévère et adulte sur l’avenir qui se dessine pour eux.

Quel avenir pour ce peuple ou la ligne de partage entre riche et pauvre est plus sur qu’une frontière.

C’est la solitude de chacun que j’ai rencontrée, face à un destin qu’ils connaissent sans pouvoir imaginer en changer une virgule. (1994- 1996)

Photographies argentiques